Vaudeville surréaliste de Roger Vitrac
Création 2015
Du 11 au 18 mars 2015 Au Théâtre National de Marseille La Criée
Du 11 au 18 mars 2015 Au Théâtre National de Marseille La Criée
Texte : Roger Vitrac
Mise en scène : Frédéric Poinceau
Avec : Eric Bernard, Stephen Butel, Stéphanie Fatout, Christophe Grégoire, Emma Gustafsson, Christelle Legroux, Frédéric Poinceau, Laurent de Richemond, Amandine Thomazeau
Assistante dramaturgie : Maëlle Charpin
Création lumière : Marc Vilarem
Musique : Eric Bernard
Scénographie : Jean-Marc Laurent
Costumes : Virginie Breiger, Elise Py
Assistante technique : Camille Meneï
Production : Les Travailleurs de la Nuit
Coproduction : Théâtre National La Criée Marseille
Administration : Archipel Nouvelle Vague
J'ai besoin pour rêver mes spectacles, de textes ou matériaux qui dégagent une ouverture, laissent un goût d'inachevé, une intranquillité relative, où les questions affluent et où les réponses ne sont pas toutes faites. C'est ce que j'ai perçu dans l'étrangeté poétique et les béances de cette pièce "de répertoire" qui semble résister à toute définition formelle. Pour moi, "Victor ou les enfants au pouvoir" restitue l'espace des tentatives de son auteur et donc, maintient le metteur en scène en alerte, en haleine, dans une exploration en territoire inconnu. Comme quelques grands textes dramatiques, cette tragi-comédie est une métaphore d'un monde contaminé, un monde au bord de son effondrement. Et puis dans Victor, il y a aussi du théâtre : son histoire populaire, sa mécanique artisanale, ses conventions et ses fables. J'avais ce désir de retrouver un plaisir archaïque du théâtre, besoin à nouveau de dialoguer avec un auteur dramatique, d'en apprendre quelque chose et que cela traverse les corps contemporains que nous sommes. F. Poinceau
Amandine Thomazeau, Stephen Butel |
Dans notre visée, il y a cette double idée de mettre en scène la fable et ses personnages, d'en respecter la courbe narrative, son contenu et ses référents poétiques, mais de façon discontinue, en exposant l'envers du décor, les interrogations et les hypothèses d'une fabrication en cours. Tout en dépliant la matière même de la pièce, il nous semblait nécessaire de nous interroger sur le sens de "remettre en scène" Victor aujourd'hui. Et la question peut faire aussi spectacle. En sous-couche, et comme dans nos projets précédents, nous avons encore besoin de parler du théâtre, de son pouvoir d'illusion et de son mystère.
Ce qui d’emblée est frappant et singulier dans Victor ou Les Enfants au pouvoir, c’est son aspect d’œuvre polymorphe, subversive, tant sur le fond que sur la forme, et s’autorisant absolument tout : une œuvre de jeunesse intranquille, transgenre, portée par un auteur de trente ans en révolte, émaillée de poèmes fulgurants, faisant cohabiter le vaudeville et le conte métaphysique, le cabaret et le mélodrame, et qui n’a de cesse, dans ses ruptures des conventions, d’interroger le théâtre avec délectation et ironie. Mon intuition première serait donc en premier lieu de jouer le jeu de ses genres multiples, d’en souligner l’anarchie foisonnante et les paroxysmes, oniriques, érotiques ou vaudevillesques, et d’envisager la pièce comme l’envisageait son jeune auteur, à savoir comme un véritable laboratoire poétique et théâtral.
F. Poinceau