Fabrice Michel, Valère Habermann, Sandrine Rommel, Frédéric Poinceau / Théâtre de la Minoterie 2004 |
La Cie Les Travailleurs de la Nuit est née en 2004 à Marseille, de l’association de deux acteurs, Fabrice Michel et Frédéric Poinceau, partenaires de jeu complices dans de nombreuses créations théâtrales passées, aux esthétiques variées d’ici et d’ailleurs. Depuis 2008, Frédéric Poinceau assure la direction artistique de la compagnie et élabore la conception des projets.
Son parcours de comédien et d’enseignant d’art dramatique l’amène à accorder une place centrale au travail de l’acteur dans le processus de création et au temps immédiat de la représentation théâtrale. Se dégage l'idée d'un théâtre de texte et de la présence brute, d'une exigence de sincérité -et non d'effet- dans le rapport aux spectateurs : Sont donc privilégiées les notions de présence, d'inventivité et de vérité d'expression, dont les enjeux sont une relation vivante avec la salle, parfois participative, et dont on interroge la place avec humour.
Le discours et sa mise en représentation, la question du pouvoir du langage, l’adresse au public, les frontières entre le vrai et le faux, le jeu et le non-jeu constituent les axes de recherche récurrents et les lignes d’interrogation ironique de toutes les créations de la compagnie.
Dans ses premiers désirs de "faire théâtre de tout" , se développent des projets théâtraux hors répertoire dramatique, privilégiant l’adaptation et le brassage de matériaux hétérogènes (Scénarios cinématographiques, dialogues romanesques, philosophiques, interviews, conférences, poèmes, peintures...) Leur recomposition dramaturgique s’effectue au cours des répétitions, par les procédés de l’improvisation, du montage, et d’une écriture qui brasse et fait se confronter des matières contemporaines et passées. De façon paradoxale, le choix de ces textes-matériaux a été l’occasion d’interroger le théâtre avec des moyens qui sont résolument les siens, à savoir un théâtre de l’acteur et un théâtre du texte.
Au fil de "conférences spectacles", une conversation ininterrompue s’est entamée avec le public, disséquant la représentation et ses simulacres (Jean-Luc Godard) la perception et ses déviances, le rapport des sexes (Jean Eustache, Jérôme Bosch), et interrogeant l’érotisme dans son action poétique et subversive sur le langage (Marquis De Sade, Platon, Buñuel, Wedekind). A partir de 2008, nous affirmons notre choix d'une alternance et d'une porosité entre transmission et création artistique, productions professionnelles et productions issues de l'enseignement théâtral que nous diffusons. Se réalise la nécessité d'une articulation de ces deux pôles d'action, qui aiguise les axes d'exploration de la compagnie et infléchit une ouverture au répertoire théâtral classique et contemporain.