Le 20 Novembre

                 Lars NOREN
 Emma Gustafsson / Le 20 Novembre                                                                        Théâtre de Lenche 2014
 
 

 
 
Mise en scène : Frédéric Poinceau
Avec : Emma Gustafsson
 
Assistante à la mise en scène : Maëlle Charpin
Création lumière : Marc Vilarem
Assistant vidéo : Mathias Menu
Régie plateau : Martial Rosé


Production : Les Travailleurs de la Nuit
Coproduction : Théâtre de Lenche / Théâtre Joliette Minoterie

Administration : Archipel Nouvelle Vague
Communication : Angélique Morin
 
 
 
 

Le 20 Novembre, écrit par Lars Norén en 2007, retrace le dernier témoignage testamentaire d'un jeune lycéen en souffrance, avant sa décision de mourir dans une ultime tentative d'assaut de son ancien établissement scolaire. L'œuvre s'inspire d'un fait divers réel, survenu en Allemagne en 2006, à Emsdetten, où Sébastian Bosse, jeune homme de 18 ans en échec scolaire, a préparé "son massacre de Columbine", en espérant tuer le plus grand nombre d'élèves et de professeurs de son ancien collège. Il échouera dans son ultime tentative meurtrière et retournera finalement son arme contre lui.

 

 
A ma première lecture du "20 Novembre" en 2009, je m'étais retrouvé dans un sentiment confus de rejet et de fascination face à la violence et à la non-issue de cette parole, "faite de déchets et de cris" pour reprendre les termes de Norén lui-même. Puis je me suis détaché du fait divers, du contexte sociologique, de ce qui était purement dit, pour penser le non-dit du texte. Il m'est apparu très clairement que Norén, à travers le 20 Novembre, œuvre abstraite, crue et épurée jusqu'à l'os, me parlait aussi du théâtre, y réinterrogeait sa dimension tragique, et plus encore la place de l'acteur dedans. Qu'il concevait désormais le théâtre, comme ce lieu de mort, lieu de la fin, éminent éclairant pour les vivants. En cela, La pièce de Norén hérite d'une filiation directe avec Eschyle, Racine ou Beckett : le tragique au théâtre donc, cet "en-droit" de la mort, où chacun vit une expérience paradoxale, nous rendant à la vie. Cet "en-droit" où l'acteur, le personnage, parlent pour ne pas mourir et où sont exigés les derniers mots. Finir de dire avant de succomber au noir final.

Frédéric Poinceau


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