Fabrice Michel (Phèdre) Théâtre des Bernardines / Marseille 2011 |
Maxime Reverchon (Agathon), Stephen Butel (Pausanias), Eric Bernard (Socrate)
AGATHON : Viens ici t’asseoir près de moi,
Socrate, qu’à ton contact justement, je jouisse de la science qui t’est venue
dans le vestibule ; car il est certain que tu l’as trouvée et que tu la
tiens, cette science, sinon tu n’aurais pas bougé, et tu y serais encore dans
ton vestibule !
SOCRATE : Ce serait une bonne chose, Agathon, si
le savoir était de nature à couler du plus plein vers le plus vide, pour peu
que nous nous touchions les uns les autres. S’il en était ainsi, j’apprécierais
beaucoup de m’asseoir près de toi, (Il le fait.) car j’imagine, que de
toi, un savoir magnifique et abondant va couler, pour venir me remplir et
m’enfanter de belle science… Ma science à moi est insignifiante, aussi
illusoire qu’un rêve, alors que la tienne est éclatante, fougueuse et capable
de se répandre généreusement…
A travers le
Banquet platonicien, je voulais retrouver le chemin du Désir pour moi-même.
Pas le désir en
tant que force abstraite, ni les petits désirs multiples et quotidiens, qui ont
plus à faire avec l’avoir qu’avec
l’être. Mais plutôt le Désir en tant qu’énergie vitale moteur, dont Platon nous rappelle qu’il est le germe créateur, se déployant selon
nos propres lois, allié de la volonté et qui inclut la possibilité du choix. Une notion du
désir essentielle, qui peut rendre sa dignité et sa liberté à l’homme. Et tout
ceci défilant sous le ton de la boutade dialectique... Et puis j’ai
voulu me reposer cette question simple, qui traverse souvent nos projets : le théâtre
ne peut-il être aussi ce lieu « d’un gai savoir » qui nous rassemble,
comme il l’était au temps d’Aristophane ? F. Poinceau
Cécile Le Meignen (Aristophane) Théâtre des Bernardines / Marseille 2011 Pour lire le dossier artistique cliquer ici : http://www.calameo.com/read/00408409718012ffc27cf |