Productions universitaires



"Je Tremble" de Joël Pommerat / Théâtre Antoine Vitez 2009



A partir de 2009, Fréderic Poinceau travaille régulièrement avec le département Arts, section théâtre, de l'Université d'Aix-Marseille. Il y dirige des ateliers de jeu et des mises en scène de productions universitaires avec des étudiants en actorat, mise en scène, scénographie et régie technique. 


S'affirme le choix d'une alternance entre transmission et création artistique, créations professionnelles et productions théâtrales issues de l'enseignement dramatique. L'articulation  féconde de ces deux pôles d'action aiguise les axes de recherches de la compagnie, quant à la forme et au contenu, et  infléchit une ouverture au répertoire théâtral classique et contemporain.





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L'éveil du printemps de Frank Wedekind / Friche Belle de Mai 2014
 

Mise en scène et adaptation : Frédéric Poinceau
 
Assistanat à la mise en scène : Anaïs Aouat, Laura Roger
Avec : Anaïs Aouat, Marylou Balestriero, Margaux Boudret, Justine Calès, Tommy Fucito, ,   Edith Mailender, Mathias Menu, Duane Pecqueur, Romane Pineau, Eric Schlaeflin, Clara Toquet
 
Lumière : Vivien Berthaud, Camille Meneï
Scénographie : Alexis Barret; Roxane Guidi, Marine Mazi, Mathias Menu
Costumes : Elise Py
Médiation : Angélique Morin
 
 

 
Parue en 1891, dans un contexte impérialiste, autoritaire et puritain, L’éveil du Printemps de F. Wedekind fait scandale lors de ses premières représentations en 1906 et est très vite censuré en Allemagne pour incitation à la lubricité. Au cœur de la pièce, la question centrale de la bataille de l’esprit avec le désir et l’instinct : L’éveil du printemps nous parle avant tout du corps, dont les élans et la sensualité, le bouillonnement et les palpitations nouvelles ne peuvent être ni feints, ni contraints. C’est la première fois qu’un auteur dramatique parle aussi crûment et sans détour, de l’éveil du désir chez l’adolescent, et du bouleversement éprouvé, dans ce temps de métamorphose du corps. La pièce, admirée par Freud, ne se contente pas de pourfendre l’ordre établi sous Guillaume II, par la voix des adolescents. Elle décline avec délice toutes les variantes sexuelles possibles : onanisme, homosexualité, voyeurisme, sadomasochisme, nécrophilie…

 
 
Pour moi, L’éveil du Printemps pose d’abord, la question centrale du corps, et par extension, celle de sa puissance de bouleversement sur l’esprit, mais aussi -et surtout- celle de sa liberté (Sade). Donc, entre autres, il s’agit d’une pièce éminemment politique, d’un bien pour le théâtre, et d’une école  pour le jeune acteur…
 
Les corps -et esprits- antagonistes de L’éveil, adolescents ou adultes, sont tous en désordre et en constante hypertension. Et c’est par le biais de ces jeunes corps, envoûtés mais encore libres, ou de corps adultes, contraints, socialisés et prisonniers d’un discours sécuritaire, dans une société de contrôle des pulsions et des débordements, que Wedekind délie sa langue, faite d’une opposition ironique, salutaire et encore infiniment dérangeante.
 
C'est quoi éduquer? Quelles sont les vraies valeurs à transmettre? A quel prix l'ordre social reconduit? Surveiller ou être puni? A quel âge, le mensonge plutôt que la vérité et la liberté, pour survivre? Jusqu'où oppresser pour ne pas être soi-même dans l'autre camp? Plutôt mordre ou être mordu? Aimer vraiment une fois, et en mourir? Quelles sont les vraies valeurs à transmettre ?A quel prix, l’ordre social reconduit ?
 
Le premier défi, en proposant ce travail à de très jeunes acteurs, si proches du cadavre de leur enfance sera de travailler avec eux résolument à partir de ce qu’ils sont, et de ce qu’ils ont été aussi : des enfants. Donc, partir de cet échange de bons procédés, de ce jeu de vérités à partager, de l’endroit où nous en sommes...
Frédéric Poinceau


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LE DIABLE PROBABLEMENT d'après le film de Robert Bresson / Théâtre Antoine Vitez 2011



  Adaptation et mise en scène : Frédéric Poinceau
Assistanat à la mise en scène : Julie Familiar, Céline Pitavy
 
Avec : Quentin Aranda, Lucille Brebel, Elie Chapus, Neils Doucet, Rémi Faure, Bérangère Hirtz, Tiphaine Janvier, Pierre Lévy, Sophie Marque, Florine Montagnier, Jonathan Rambach, Clara Rebeirot, Maxime Reverchon
 
Lumière : Angéline Deborde, Emmy Faures
Son : Sébastien Escudier
Scénographie : Clara Gai
Médiation : Mélissa Conté, Nabilia Rebiai
 
 
 
 "Le Diable probablement" nous parle de la beauté, de l’intelligence et de la gravité de la jeunesse, à travers ces figures d’anges médiévaux, marchant sur de l’air, et dont la vérité dépasse celle d’une époque…"   François Truffaut à propos du "Diable probablement" de Robert Bresson.



Florine Montagnier, Maxime Reverchon / Le Diable probablement                   Théâtre Antoine Vitez 2011

 
 
INTRIGUE : Récit de la vie, des amours et de la mort d’un jeune étudiant, en 1976, à Paris. Militantisme, désarroi, sexe, écologie, drogue, amour, coups de feu, foi, psychanalyse, répression, ballades entre amis sur les quais de Seine, en toile de fond tragi-comique pour cette chronique d’une mort annoncée…
 
 
« Le DIABLE PROBABLEMENT » est l’avant dernier film de Robert BRESSON,  réalisé en 1977. Fresque pessimiste de la jeunesse de la fin des années 70, le film retrace quelques journées de la vie de Charles avant son suicide, et de quelques uns de ses ami(es). C’est à travers les errances de ce jeune étudiant, désabusé et sceptique, à travers ses désespoirs amoureux et son indifférence politique, que Bresson va pouvoir dénoncer, de façon prophétique, les prémisses d’une société marchande, individualiste et consumériste, pour lui en total déclin.

 
Robert Bresson à propos de son film : "Vous me demandez ce qui m’a poussé à faire ce film ? Je vous répondrai : C’est le gâchis qu’on fait de tout. C’est cette civilisation de masse où bientôt l’individu n’existera plus. Cette agitation folle. Cette immense entreprise de démolition où nous périrons par où nous avons cru vivre. C’est aussi la stupéfiante indifférence des gens, sauf peut-être de quelques jeunes gens, plus lucides mais trop rares…"